Quatorze fois Huguette a été harcelée, touchée, embrassée contre son gré, violée. Quatorze fois elle s’est relevée, grelottante de honte ou couverte de sang. Et, comme toutes les Huguette, elle s’est refermée sur ses secrets. Quatorze fois, Huguette a survécu. Aujourd’hui qu’elle est vieille, lui reviennent les mots d’un poème ancien : « Ô madame, pourquoi ce chagrin qui vous suit? » Alors, Huguette s’attelle à extraire de sa mémoire ces événements qui l’ont marquée. Exilée dans un conteneur sans fenêtre, elle se consacre toute entière à la tâche. Une fille sans fusil est son histoire, celle d’une Huguette qui aurait voulu être Jeanne d’Arc.