Deux frères du Saguenay, qui pratiquent tous deux le métier de journaliste. Le plus vieux est à Bombay, en Inde, lorsque son cadet entre en poste à Islamabad, au Pakistan, pays voisin fondé en 1947, lors de la Partition des Indes. Deux pays ennemis, donc, qui s’échangent des injures par la bouche de leurs canons. Les frères, eux, s’échangent des lettres pendant un an. Trente-cinq lettres au total. Si la fraternité permet de franchir des frontières hautement militarisées, elle rend aussi visibles d’autres fractures, concrètes, entre ce sous-continent asiatique et nos contrées riches, dont la liberté paraît relever de l’utopie pour cette population de plus d’un milliard et demi d’habitants. La table est ainsi mise pour un échange épistolaire au style alerte et personnel, où, pendant un an, l’amour des gens se mêle au sentiment de révolte; à l’admiration du courage d’hommes et de femmes qui osent se dresser devant l’injustice; au questionnement suscité par l’image de soi que nous renvoie.